Religion chrétienne en Roumanie

Religion chrétienne en Roumanie
vendredi 22 octobre 2010
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Seul pays latin de religion orthodoxe, la Roumanie est un pays fortement marqué par la foi et la spiritualité.
Aujourd’hui, 85 % des 21 millions de Roumains se déclarent de confession orthodoxe, on dénombre 5% de catholiques, 5% de protestants, 50 000 musulmans et 20 000 personnes de confession juive.

D’après la Tradition, les saints apôtres André et Philippe auraient évangélisé la Scythie (inscriptions datant du IV° au VI° siècles). Placée dans l’orbite de Byzance , l’ancienne Dacie se christianise et adopte comme langue de liturgie le slavon au IX° siècle. Au XIV° sicle les princes Valaques et Moldaves renforcent leur autonomie et favorisent l’émancipation de leur Église. Du XIV° au XVI° siècles, les pays roumains combattent et retardent l’expansion musulmane. En 1453, avec la chute de l’empire Byzantin, une partie du clergé de l’Église orthodoxe est accueillie par les princes roumains. Ainsi l’art religieux roumain s’enrichit des apports byzantins, mais aussi serbes et Arméniens.
En 1885, l’Église roumaine orthodoxe est devenue autocéphale, en 1925 est né le patriarcat de Bucarest.

En 1948 avec l’établissement de la dictature communiste, l’Église orthodoxe manifeste une position ambigüe avec souvent un silence complaisant voire un soutien. Au contraire, l’Église gréco-catholique (ou uniate) a été dissoute et obligée de se rattacher au rite orthodoxe, leurs églises et monastères ayant été confisqués. Après 1990 et le rétablissement de la liberté de culte, l’Église gréco-catholique a réclamé la restitution de ses biens à l’Église orthodoxe roumaine : seule la visite du pape Jean-Paul II en 1999 semble avoir atténué le contentieux.
Un « mea culpa » tardif a été rédigé par le patriarche Danièle en janvier 2008 demandant pardon pour l’implication de certains prêtres orthodoxes dans le régime communiste.

Depuis 1990, la ferveur religieuse est en plein renouveau : plus de 4000 nouvelles églises orthodoxes ont été construites dans le pays, les monastères voient affluer les vocations. Le dernier projet en date est la construction à Bucarest dans le parc du gigantesque palais du parlement (symbole de la mégalomanie du dictateur N. Ceausescu) d’un imposant édifice religieux orthodoxe : « La cathédrale de la Rédemption du Peuple ».
Même si la Roumanie est officiellement un État laïc, cette intense spiritualité et l’omniprésence de la religion (orthodoxe surtout dans les écoles notamment) s’expliquent selon le théologien Mihail Neamtu par le traumatisme laissé par le communisme.

Bibliographie : La bucovine « archipel monastique », texte Mihai Ion Pascu, photos Constantin Dina, Editura TIPO DEC ’95, 2007.
http://www.patriarhia.ro/ro/scurta_prezentare_fr.html


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