Huile sur toile,

Musée des Beaux-Arts de Limoges, inv. P.321

Cette toile (61 cm de haut sur 73,5 cm de large) réalisée avant 1913 représente également un paysage situé à proximité de Châteauponsac, au bord de la Gartempe. Un bloc rocheux -les Piliers de Lascoux- en est le sujet principal, représenté au centre de l’oeuvre et ayant la forme d’un gros triangle occupant une large part de la toile. Celle-ci est plus lumineuse -le sommet du rocher étant illuminé par la lumière du soleil ; le ciel bleu parsemé de gros nuages se reflète dans la Gartempe- , et surtout plus colorée (présence notamment de violet sur une grande partie de la toile), que la précédente. Les lignes de force du tableau décrivent des diagonales : crête de la colline amenant le ciel à s’incliner vers la gauche, rives de la Gartempe.
Cette oeuvre illustre la crise artistique que vit l’auteur au tournant du siècle. Attiré par les différents mouvements picturaux qui traversent la fin du XIXe et le début du XXe siècle, il prend ses distances avec l’académisme et rejette sa propre production en brûlant une grande partie de ses oeuvres. Si la présente toile conserve des techniques traditionnelles de la peinture -primauté du dessin sur la couleur, contours parfaits, volonté de produire une surface lisse- son aspect se rapproche de l’impressionnisme (notamment par la création d’un effet d’optique, le violet du rocher étant par exemple en réalité rendu par des touches de mauve, de vert et de bleu). Parmi les représentants de ce mouvement, Charles Bichet admire en particulier Paul Cézanne, dont il s’inspire pour donner à la Gartempe et au ciel une apparence solide.