Jean-Marc Nattier (1685-1766)
XVIIIe siècle
Huile sur toile
107,7 x 90,5 cm
Inv. P.187
Don C. Lesterpt de Beauvais à la SAHL, 1846
© Musée des Beaux-Arts de Limoges – Palais de l’Évêché / C. Bourgouin
Fils d’un portraitiste, et filleul du peintre d’histoire Jean Jouvenet (1644-1717), Jean-Marc Nattier obtient un premier prix de dessin à l’âge de quinze ans et se forme au sein de l’Académie. En 1717, il réalise les portraits du tsar Pierre le Grand et de la tsarine, Catherine Ire. Reçu académicien l’année suivante, il devient le portraitiste par excellence de la Cour, aussi bien sous le Régent, Philippe II duc d’Orléans, que sous Louis XV. Longtemps encensé, Nattier est toutefois l’objet de violentes critiques à la fin de sa vie, notamment de la part de Diderot (1713-1784) qui l’accuse de peindre « avec du fard ».
Reflet de son époque, ce portrait présumé de Marie-Françoise-Catherine de Beauvau-Craon, marquise de Boufflers (1711-1786), démontre brillamment quel parti Nattier sait tirer d’un format réduit à mi-corps. Tout en grâce, il déhanche légèrement son modèle, et structure sa composition par l’agencement parallèle des bras, l’un retenant la draperie, l’autre servant d’appui au menton, rehaussant ainsi la délicate fraîcheur du visage. De plus en plus recherchée et travaillée par les peintres du XVIIIe siècle, la vérité psychologique de ce portrait méditatif n’est nullement compromise par la fantaisie des accessoires, au demeurant limités.