Le Barrage de Génétin
Le Barrage de Génétin

Armand Guillaumin (1841-1927)
Vers 1900
Huile sur toile
60,5 x 73,4 cm
Inv. P.460
Achat de la Ville de Limoges, 1995 (anc. coll. Durand-Ruel)
© Musée des Beaux-Arts de Limoges – Palais de l’Évêché / C. Bourgouin
Armand Guillaumin (1841-1927), dans la première partie de son existence, est un peintre d’avant-garde : ami de Paul Cézanne (1839-1906), Camille Pissarro (1830-1903) et Paul Gauguin (1848-1903), il côtoie Vincent Van Gogh (1853-1890) qui lui voue une admiration sans borne, et participe à la première exposition impressionniste de 1874. Sa peinture illustre principalement des paysages d’Île-de-France. Mais, lassé des environs de Paris et de la vallée de Chevreuse, Guillaumin explore de nouveaux lieux et découvre la Creuse en 1892, déjà en vogue depuis les textes de George Sand (1804-1876) et les paysagistes des années 1830. C’est une véritable révélation. Il choisit Crozant comme site de prédilection à partir de 1893. Pendant les trente années suivantes, Guillaumin exécute des centaines de paysages des vallées de la Creuse et de la Sédelle, à l’huile ou au pastel, à toutes les heures, sous tous les temps et à chaque saison.
Le Barrage de Génétin est un motif récurrent chez Guillaumin. Il y déploie sa manière de peindre si caractéristique : vigoureuse, usant d’une touche franche et rapide. La vivacité des couleurs n’affecte nullement l’harmonie de leur agencement, contribuant à structurer la composition : la masse de verts foncés des frondaisons s’adoucit par la chaleur des touches de mauve et de rose ponctuant les rochers et le sentier, tandis que les bleus s’épanouissent tout en nuances sur l’onde et l’horizon.