Auguste Renoir (1841-1919)
1864
Huile sur toile
80,4 x 67,6 cm
Inv. P.436
© Musée des Beaux-Arts de Limoges – Palais de l’Évêché / C. Bourgouin
Achat avec l’aide du FRAM, du Conseil Général de la Haute-Vienne et d’une souscription publique à laquelle a participé plus particulièrement la Caisse d’Épargne du Limousin, 1992
Marie-Zélie Laporte (1847-1922) est la sœur du peintre Émile Laporte (1841-1919), ami de Renoir. Elle épouse en janvier 1865 Gustave Peignot, maître fondeur-typographe. Le tableau daterait de la période précédant de peu le mariage.
Si ce tableau de jeunesse n’a pas encore le style si reconnaissable de Renoir avec la fragmentation de la touche, la manière moelleuse du maître y est cependant déjà perceptible. La pose classique, en buste avec les mains croisées, apparait quelque peu figée, et la palette de brun, gris et noir, se révèle austère. Celle-ci témoigne des influences premières de Renoir : le courant réaliste et l’école de Barbizon. Pourtant, le peintre fait preuve d’une grande acuité dans la restitution de la personnalité de la jeune fille : son regard franc et appuyé habite un visage doux et lumineux, aux traits délicats.
L’anecdote veut que l’artiste ait choisi à l’origine de figurer son modèle avec un large décolleté laissant apparaître les épaules et le haut du buste. Pour une raison inconnue (colère de la famille ? pudeur de Marie-Zélie ?), Renoir décide finalement de faire remonter pudiquement la robe jusqu’au cou.