1170-1180
9 x 13,8 cm
Inv. 92.482
Achat de la Ville de Limoges avec l’aide du Fonds du Patrimoine, 1992
(anc. coll. Martin le Roy)
© Musée des Beaux-Arts de Limoges – Palais de l’Évêché / C. Abad
La scène, relatée dans l’Évangile selon saint Luc, représente la rencontre de la Vierge avec sa cousine lors de laquelle Élisabeth, enceinte de Jean-Baptiste, reconnaît la nature divine de l’enfant que porte Marie. Les deux femmes s’étreignent, encadrées par deux fileuses voilées.
L’élégance des silhouettes et le raffinement aristocratique des costumes évoquent le luxe de la cour d’Aquitaine, alors dominée par la figure d’Aliénor.
L’œuvre se situe dans la production précoce des ateliers limousins, caractérisée par l’emploi de l’émail pour les figures, qui s’enlèvent en couleurs sur fond doré. Celui-ci est entièrement couvert d’un rinceau gravé dans le métal, dit « vermiculé », qui fait vibrer la lumière sur la dorure. La palette colorée est d’une grande richesse, jouant de contrastes au sein d’une même zone par des rechampis ou des ponctuations. Au souple tracé des plis des costumes, réservés dans le cuivre, répond la noblesse des traits des visages et des mains, gravés dans le métal avant d’être relevés d’émail sombre.
De manière exceptionnelle, la plaque ne présente aucune perforation, elle était donc sertie sur son support, grande châsse ou devant d’autel, vraisemblablement associée à d’autres scènes de l’enfance du Christ ou de la vie de la Vierge aujourd’hui disparues.