Ange-reliquaire, vers 1120-1140 et XIIIe siècle
Ange-reliquaire, vers 1120-1140 et XIIIe siècle

© Limoges, musée municipal de l’Evêché - Cliché F. Magnoux- texte de Véronique Notin

Cuivre, émail cloisonné et champlevé, cristal de roche

Le reliquaire provient du fameux trésor de Grandmont. Il a été affecté à la paroisse de Saint-Sulpice-les-Feuilles lors de la dispersion du trésor après la suppression de l’ordre en 1790.
Il se compose de deux parties distinctes : la statuette d’ange, aux ailes émaillées et aux yeux incrustés de pâte de verre est la plus ancienne et peut être datée des années 1120-1140. Le cristal de roche prévue pour la relique (de saint Junien en 1666, de la Vraie Croix en 1790) ainsi que la base de cuivre doré sont des adjonctions postérieures datées du XIIIe siècle.
A l’origine, l’ange constituait peut-être une figure d’angle pour un objet rapidement transformé et aujourd’hui perdu, pied de croix ou reliquaire. Il pourrait représenter l’évangéliste saint Mathieu sous sa forme symbolique (en pendant de saint Marc en Lion, saint Luc en bœuf et saint Jean en aigle). Avec sa silhouette frontale et hiératique et son visage sévère, le dessin magistral des mains, le tracé vigoureux et géométrisé des drapés, il émane de la statuette, malgré sa petite taille, une réelle impression de majesté. La technique d’émaillage des ailes mêle de manière unique en Limousin le champlevé et le cloisonné.