OUSHEBTI DE PADISEMATAOUY
OUSHEBTI DE PADISEMATAOUY

Basse Epoque : XXVIe dynastie (Psammetique II)
Faïence égyptienne / 15.3 cm

Oushebti momiforme pourvu d’un pilier dorsal. Les bras croisés sur la poitrine, il tient une houe dans chacune des mains et porte un sac à graine sur l’épaule gauche. Il arbore une perruque tripartite et la barbe postiche. Le moitié inférieure du corps, depuis la taille jusqu’aux pieds, est recouverte d’une inscription en hiéroglyphes. Elle indique le nom du propriétaire de la statuette, le général Padisemataouy, ses titres, « chef des deux greniers » ou encore « prêtre aka-our », le nom de son père, un certain Tadiès, et la traditionnelle formule dite "des oushebtis" extraite du du Livre des Morts.

En bois, faïence ou pierre, les oushebtis sont des statuettes à usage strictement funéraire. Ils étaient disposés dans la tombe pour se substituer au défunt et effectuer à sa place les corvées agricoles auxquelles il serait soumis dans l’au-delà. Les Egyptiens imaginaient en effet le monde des morts à l’image de celui des vivants, c’est-à-dire un pays agricole dont il fallait entretenir les terres.
L’étymologie du mot est peu claire : ils sont appelés d’abord shaouabtis, en référence au bois dont ils étaient à l’origine constitués. Puis, à la 3e Période intermédiaire, le terme est remplacé par celui d’oushebti, formé sur le verbe « répondre » évoquant la fonction de serviteur.
Les premiers shaouabtis font leur apparition au Moyen Empire. Ces statuettes, réalisées à l’image de la momie osirienne, se parent peu à peu d’inscriptions mentionnant nom et titres du défunt. Elles reproduisent également des formules du chapitre VI du Livre des Morts, définissant les missions du serviteur funéraire. A partir du Nouvel Empire, la figurine est dotée d’outils agricoles, comme les houes ou le sac à graines. Elle n’est plus exclusivement momiforme. A la Basse Epoque, les oushebtis sont désormais adossés à un pilier, qui peut être orné d’inscriptions parfois déployées également sur les jambes de la statuette. Ils disparaissent au 1er siècle avant Jésus-Christ.
Le général Padisemataouy est connu grâce à différents objets ou témoignages. Des graffiti gravés par des soldats sur l’un des colosses de Ramsès II à Abou Simbel racontent la campagne qu’il commanda en Nubie pour Psammétique II. Son sarcophage trouvé dans le Delta oriental est conservé au musée du Caire ainsi qu’un bassin à libation qui aurait la même provenance. Enfin, un oushebti tout à fait semblable à celui de Limoges, appartenant au musée d’Annecy, fut probablement apporté en France dès l’époque romaine après le pillage de la tombe du général ; il fut en effet retrouvé dans les vestiges d’une maison gallo-romaine. Les titres du militaire figurant sur l’oushebti (« grand guerrier », « seigneur du triomphe ») sont aussi ceux du dieu Hormerty, patron de sa ville natale.