Jean II Pénicaud, Aiguière : Le festin de Didon et Enée, 3e quart du XVIe siècle
Jean II Pénicaud, Aiguière : Le festin de Didon et Enée, 3e quart du XVIe siècle

Email peint en grisaille sur cuivre
Limoges, musée municipal de l’Evêché, inv. 265

Cette aiguière à la forme élancée présente un décor disposé en registres superposés. La partie centrale de la panse est composée comme une frise consacrée au festin que Didon, reine de Carthage, offrit au Enée, échoué sur les côtes africaines après sa fuite de Troie. Les aventures du héros troyen furent popularisées au XVIe siècle par les nombreuses éditions des œuvres de Virgile qui inspirèrent de nombreux graveurs. Jean III Pénicaud qui, comme la majorité des émailleurs s’attachaient à transposer en émail ces images gravées, prit ici pour modèle une gravure du Quos ego de Marcantonio Raimondi.
L’abondance de la vaisselle émaillée à la Renaissance est une preuve du succès remporté par ce type d’œuvre, à usage purement décoratif. La disposition et l’iconographie du décor ont souvent fait mettre cette production exclusivement française en parallèle avec la majolique italienne. La typologie des pièces est en effet presque semblable : aiguières, bougeoirs, plats et assiettes, avec cependant un nombre plus important de salières. Le décor est quelquefois polychrome, le plus souvent réalisé en grisaille avec des rehauts de blanc et d’or.
Bien que non signée, l’œuvre est traditionnellement attribuée à Jean III Pénicaud en raison de la qualité de la grisaille et de la manière dont sont traitées les chevelures ou encore les draperies dont les effets de « plis mouillés » évoquent la peinture hellénistique.