La pénétration de l’Islam en Inde s’est faite par deux voies différentes. La voie terrestre passe à travers les montagnes sèches bordant le Monde indien à l’ouest ; empruntée par un petit nombre d’Arabes, mais surtout par des groupes originaires de l’Asie des steppes intérieures. Le sultanat de Delhi est créé au XIIIe siècle. Par cette voie terrestre sont venus les Moghols, dynastie musulmane d’origine turque qui devait marquer profondément la structure politique de l’Inde de 1526 à 1867. La voie maritime a été suivie par des marchands arabes. Ainsi s’expliquent la profonde islamisation des régions du nord et surtout du nord-ouest du Monde indien, et les implantations côtières jusque loin dans le sud, au Kerala par exemple.
L’Islam réunit plus de cent millions d’adeptes, soit presque 12% de la population de l’Union indienne. A 90% sunnites, les musulmans sont répartis dans tout le pays ; leur domination dans l’Etat du Jammu et Cachemire (90% de la population) est à l’origine du mouvement indépendantiste.
La construction du complexe du « Qutab Minar », au sud de Delhi, remonte à l’aube de l’ère musulmane en Inde. La tour de 73 m de haut, qui s’affine progressivement, passant de 15 m de diamètre à la base 2,50 m au sommet, fut édifiée à partir de 1193 immédiatement après la défaite du dernier roi hindou de Delhi. Des balcons en saillie ornent chacun de ses cinq étages ; les trois premiers sont en grès rouge, les deux derniers en marbre et grès. C’est un des monuments emblématiques de la ville de Delhi, conçu à la fois comme un symbole de victoire et comme un minaret pour la mosquée adjacente. Au pied du Qutab Minar se dresse la première mosquée érigée en Inde ; commencée en 1193 sur les fondations d’un temple hindou, elle fut plusieurs fois agrandie et remaniée au cours des siècles.