Au-delà des problèmes politiques intérieurs, la Géorgie souffre d’une situation économique difficile, découlant de la guerre civile et d’une brutale reconversion au modèle libéral. Les caisses de l’Etat étant vides, les président Mikheil Saakachvili, n’a pas hésité à revendre des quartiers entiers (à Tbilisi notamment) aux investisseurs étrangers, qui transforment les immeubles bourgeois du XIXe s en agences bancaires ou en hôtels de luxe. Le problème du relogement des populations n’est toutefois pas résolu. Il est courant aujourd’hui de voir des femmes avec enfants mendier dans les rues de la capitale, phénomène nouveau pour les Géorgiens. Certains (et pas les plus vieux) regrettent néanmoins l’ère soviétique au cours de laquelle une classe moyenne nombreuse vivait correctement (les Géorgiens pouvaient par ex aller à Moscou et revenir, en avion dans la journée, pour déjeuner au restaurant en famille). Il s’agit de ceux qui ont connu les années 1980, et n’ont pas souffert de la répression politique !