Lac Inle
Lac Inle

b) Les minorités, dans les régions périphériques :

Sur les rives de ce lac (875m d’altitude, 22 km de long sur 11 km de large), dix sept villages, peuplés essentiellement d’Intha (les « fils du lac »), ont été construits sur pilotis. Les pêcheurs Intha font avancer leurs bateaux à fond plat en se tenant à l’arrière debout sur une jambe, l’autre enserrant une pagaie. Les longues pirogues à moteur sont importées en contrebande de Thaïlande. D’autres ethnies (Shan, Pa-O, Danu, Kayah, Danaw) sont présentes dans cette région.
Les Bamars (Burmas en anglais), établis dans la grande plaine du centre, ont longtemps été les maîtres de l ‘espace ; ils représentent environ 70% de la population actuelle. Mais les pourtours montagneux du pays sont peuplés d’ethnies (135 au total) à forte identité culturelle et linguistique. Le colonialisme britannique a accentué les divisions ethniques ; les plaines de l’Irraouadi et les plaines côtières étaient sous administration directe, alors que les Britanniques administraient le reste du territoire selon un type de protectorat, ne cherchant pas à intégrer ces régions au territoire à la majorité birmane des basses terres.
En 1947, un accord garantit aux ethnies un droit de sécession dans les dix ans suivant l’indépendance. Ce droit, auquel se réfèrent aujourd’hui encore les chefs ethniques, n’a jamais été honoré. L’arrogance des fonctionnaires et militaires birmans, la rigidité du gouvernement central, ont provoqué des réactions de rejet chez la plupart des minorités. Ces ethnies ont pour la plupart pris les armes pour défendre leur territoire, entre l’indépendance et les années 1990. l’opium a fourni à beaucoup les moyens de mener une guérilla devenue un mode de vie.