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Le désendettement des entreprises françaises : pourquoi et comment ?
Article mis en ligne le 6 janvier 2010
dernière modification le 6 mars 2010

par Jean-Paul Simonnet

La lettre Trésor Eco n° 69 - Décembre 2009

La dette des sociétés non financières (SNF) s’est fortement accrue entre 2004 et 2008 (+10 points de leur valeur ajoutée) et a atteint en 2008 121 % de leur valeur ajoutée (1 203 milliards d’euros).
Cette augmentation de la dette depuis 2004 ne semble pas liée à des acquisitions
d’actifs financiers, à la différence de la fin des années 1990. Dans un contexte de
relative stabilité du taux de marge et d’une tendance à la hausse des dividendes
versés, la progression de l’endettement des entreprises depuis 2004 est surtout
le reflet du besoin de financement d’investissements en forte croissance. Entre
2004 et 2008, le besoin de financement est ainsi passé de 2,9 points à 7,2 points
de la valeur ajoutée.
Cet accroissement de la dette a été facilité par des taux d’intérêt faibles qui ont
limité la charge financière correspondante (le ratio d’insolvabilité est resté
faible). De plus, cette dette est en grande majorité à long terme ce qui restreint
le risque d’illiquidité. Cependant, à la suite de la crise financière de 2008, les
entreprises pourraient chercher à infléchir leur endettement.
Deux épisodes de désendettement se sont produits en 1991-1998 et en 2001-
2003 qui ont donné lieu à un ralentissement de l’investissement des SNF, des
rémunérations versées et, pour la dernière période, à des ventes d’actifs. En
2009 et 2010, selon les prévisions associées au Projet de Loi de Finances 2010,
les entreprises renoueraient avec une capacité de financement principalement
grâce à la baisse des impôts, dont notamment la réforme de la taxe professionnelle,
au déstockage, à la baisse de l’investissement et à une masse salariale contenue,
ce qui est susceptible de favoriser ce désendettement.
La réforme de la taxe professionnelle
et les mesures prises en faveur de la
trésorerie des entreprises, et des banques
en contrepartie de leur engagement
sur la dynamique de crédit,
contribuent à réduire le risque d’une
contraction forcée de la dette nuisible
à l’investissement.
(...)
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