Un rapport de l’IGEN d’avril 2013 sur l’évaluation des enseignants précise ce qu’est un enseignement efficace :
Celui-ci doit :
« - reposer sur des objectifs clairs : avant chaque séquence, les élèves doivent savoir le plus clairement possible ce qu’on attend d’eux et ce qu’ils devront être capables de faire à son issue ;
– s’appuyer sur une structure explicite qui rende visible le cœur de l’apprentissage : les élèves doivent connaître à l’avance le déroulement de la séquence, les étapes qu’ils auront à franchir, les outils qu’ils utiliseront, voire les difficultés auxquelles ils seront confrontés… Ces deux premières conditions semblent s’imposer tout particulièrement pour des élèves issus de milieux dits défavorisés ;
– débuter par une récapitulation des acquis antérieurs et une justification de leur utilité, permettant l’ancrage des connaissances nouvelles ;
– se poursuivre par une contextualisation : concrètement, c’est à travers une situation-problème qu’une notion nouvelle sera introduite, lorsque la discipline enseignée le permet ;
– comporter un temps d’entraînement et de répétition suffisant : la recherche conduit à souligner l’utilité, voire la nécessité, du « sur-apprentissage », l’automatisation de « routines cognitives » libérant l’esprit pour des tâches plus complexes. Cette dimension quantitative apparaît essentielle aux yeux de chercheurs, par ailleurs de sensibilités différentes ;
– intégrer de nombreuses phases de régulation : l’enseignant doit constamment s’assurer, par des rétroactions, des questionnements, des exemples et des contre-exemples, que les élèves valident, ajustent, consolident et approfondissent leurs connaissances ;
– comporter le temps de travail utile le plus élevé possible : il appartient à l’enseignant de préparer et d’organiser la classe de manière que les activités et les démarches qui ne contribuent pas directement aux apprentissages soient le plus réduites possibles.
Ces acquis débouchent, en dépit de leur apparente trivialité, sur de réelles exigences professionnelles. Ils sont susceptibles de fournir la trame d’une évaluation non pas des enseignants en tant que personnes, mais de l’efficacité des pratiques pédagogiques, dans le contexte séquentiel où les inspecteurs peuvent les observer. Ils constituent une aide importante à la détermination des critères de l’évaluation
[...]
L’efficacité de l’enseignement, déjà évoquée, peut en effet être appréciée au regard :
– de la stratégie déployée par l’enseignant pour assurer l’acquisition par chaque élève de connaissances et de compétences, c’est-à-dire d’un ensemble d’anticipations, de choix et de décisions qu’il prend pour s’adapter à une situation de classe donnée, jamais répétée à l’identique, à un public donné, à un moment donné ;
– de l’ensemble des moyens déployés par l’enseignant, individuellement et avec d’autres, pour construire et évaluer les acquis et apporter les remédiations nécessaires ;
– de la mobilisation des compétences pédagogiques et éducatives de l’enseignant au service de la réussite de tous les élèves ;
– de l’intégration par l’enseignant des évolutions scientifiques et technologiques par un effort de formation continue, personnelle et collective. »
Il va de soi que ces remarques sont fondamentales pour l’appréciation du professeur lors de la séance d’observation.