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compte rendu de la formation « La motivation chez les élèves en SES »
Article mis en ligne le 28 janvier 2018

par webmestre

Compte rendu de la journée de formation
La motivation chez les élèves
en SES

15 Janvier 2018
Nombre de stagiaires : 6
Lieu : Lycée Renoir, Limoges

Le stage de formation est axé sur la problématique suivante : Comment permettre aux élèves de se motiver ? Quel environnement est favorable à la motivation des élèves.
Le stage était animé par Christian Feytout, IPR-IA de Sciences Economiques et Sociales et Fanny Urtizbéréa, professeure.

  Les objectifs de la formation

Les objectifs fixés en amont de la journée étaient que les collègues puissent

  • dégager des pistes de réflexion de leurs pratiques professionnelles ;
  • disposer de nouveaux outils d’animation de séances ;
  • être en mesure d’exposer des cas concrets afin d’en préconiser collectivement des remédiations envisageables.
    Le premier tour de table a permis à chacun de se présenter brièvement professionnellement mais aussi à travers une passion. Les élèves sont des personnes qui ont des passions, des doutes, un passé qui ne restent pas à l’entrée de la salle de classe. Nous verrons par la suite en quoi les passions des élèves peuvent être un point d’appui pour favoriser leur motivation.
    Chacun a, par la suite, exprimé les motifs de son inscription à ce stage à candidature individuelle.

 Les principales problématiques

Les principales problématiques que nous avons gardées en fil conducteur tout au long de la journée ont été :

  • l’animation des séances en îlots ;
  • la conduite de classe ;
  • la prise en compte de l’hétérogénéité des élèves ;
  • l’engouement différent que les élèves de seconde expriment entre la sociologie et l’économie ;
  • comment faire évoluer les représentations des élèves ?

 Le référentiel de compétences fait explicitement référence à la motivation des élèves.

Ces réflexions professionnelles ont été repositionnées dans le contexte institutionnel par M. Feytout. Installer les élèves dans une relation de confiance, rendre explicites les objectifs visés et le sens des apprentissages, favoriser l’implication de tous les élèves, prévoir l’émergence de comportement inapproprié font partie des compétences professionnelles des enseignants listées dans le BO n°30 du 25 Juillet 2013.

Lors de la journée, apports théoriques et applications professionnelles se sont entremêlés.

 Apports théoriques

Les causes de la démotivation des élèves
Mme Urtizbéréa a présenté des apports théoriques sur les causes de la démotivation des élèves.

Les démotivations temporaires peuvent se rapporter aux évènements passés.

  • Un environnement peut réactiver des souvenirs douloureux liés à une mise en échec. Un style de raisonnement proposé peut ne pas correspondre à certains apprenants. L’absence de ressources, le manque de choix laissé aux élèves, un environnement culturel carencé ne sont pas sans conséquence ;
  • une projection dans l’avenir est un élément motivant. Ne pas avoir de projet d’avenir peut être un frein dans l’engagement des élèves.
  • proposer des apprentissages emprunts de sens, qui présentent une utilité, qui trouvent un lien avec l’environnement social et culturel des jeunes est favorable à l’implication intellectuelle. Aussi, avoir le choix sur les moyens et les chemins empruntés pour apprendre et s’instruire est motivant ;
  • la motivation n’est pas fixe dans le temps. Elle se caractérise par le choix fait par l’élève de s’engager intellectuellement et dépend de la perception qu’il a de lui même et de son environnement ;
  • tous les individus ne fonctionnent pas de la même manière. On a distingué motivation intrinsèque de motivation extrinsèque. Certains sont motivés par la répétition et ont un besoin fort de sécurité, d’autres ont un goût prononcé pour la créativité et la difficulté ;
  • certains élèves se croient incompétents à cause d’un environnement défavorable. On parle d’impuissance apprise.

 Les implications professionnelles

Les stagiaires ont ensuite échangé sur les implications professionnelles possibles de ces apports théoriques.
• mettre les élèves en situation de réussite (alterner questions fermées et questions ouvertes, proposer des conseils pour progresser dans les appréciations) ;
• animer des séances de réussites collective et individuelle ;
• prendre le temps de permettre aux élèves d’organiser leurs idées ;
• mettre en place des rituels (en début de séance, pendant la séance entre l’enseignant et le groupe classe) ;
• constituer des groupes de travail fort-faible ;
• utiliser les grilles d’autoévaluation ;
• proposer des parcours d’apprentissage différents pour atteindre un même objectif pédagogique en laissant le choix aux élèves ;
• l’évaluation par contrat de confiance ;
• utiliser les cartes mentales ;
• commencer les séances par des consignes simples pour placer les élèves en capacité de réussite ;
• définir les objectifs en début de séance – les valider avec les élèves en fin de séance.

En travaillant en groupe, les stagiaires ont proposé une application concrète de ces outils.
Par exemple, sur le thème « La coordination par le marché » en Première, les stagiaires ont proposé une activité d’organisation d’idées. En proposant un schéma à compléter, l’objectif de la séance proposée était de travailler sur les liens entre les notions.

 La théorie des intelligences multiples

Plus largement, l’après midi, nous avons travaillé sur la théorie des intelligences multiples.

Les processus d’apprentissage
Le cerveau a plusieurs processus d’apprentissage et chaque individu est doté inégalement en ces 8 intelligences. L’école évalue principalement l’intelligence linguistique, logico-mathématique et spatiale. Pourtant, il existe d’autres douances comme l’intelligence naturaliste, kinesthésique, musicale, interpersonnelle et intrapersonnelle. Stimuler ces diverses intelligences est facteur d’estime de soi et peut faciliter l’appropriation des connaissances.

Les mémoires

Il est par ailleurs attendu des élèves de mémoriser les connaissances et procédures. La mémoire, cette capacité qu’a le cerveau d’enregistrer, stocker et récupérer les informations a diverses formes. Selon Tulving (1972), nous devons distinguer théoriquement la mémoire épisodique, sémantique, procédurale, de travail et l’amorçage.
Le cerveau a la capacité de mémoriser à travers les 5 sens dont est doté chaque être. Principalement, les enseignants peuvent susciter la mémoire auditive, kinesthésique ou visuelle en gardant bien à l’esprit qu’il s’agit de prédominance mais que les divers canaux sont mobilisés par tous. Les métaphores, les analogies facilitent la mémorisation.

 Les implications professionnelles

Les stagiaires ont ensuite échangé sur les implications professionnelles possibles de ces apports théoriques.
• réactivation de la mémoire en début et en fin de séance ;
• temps d’organisation des idées en fin de séance ;
• pédagogie spiralée ;
• lier les apprentissages à des évènements vécus ;
• varier les consignes pour stimuler les différences intelligences.

Les stagiaires ont travaillé en groupe pour proposer des applications concrètes. Des pistes ont été formulées pour intégrer l’intelligence kinesthésique dans l’interprétation de savoir faire statistiques (différence médiane-moyenne), de notions (équité) ou dans la compréhension de mécanismes (jeu de rôles pour les mécanismes de marché ou pour la recherche d’emploi).

 La portée des usages du numérique

Le dernier débat a porté sur le numérique comme outil de motivation. Les diverses outils présentés ont été Socrative, Powtoom, Kahoot !, Piktochart.

Le bilan de la journée est positif. Chaque stagiaire s’est impliqué pleinement et le partage des expériences de chacun a enrichi les réflexions. Les apports théoriques n’ont pas été présentés pour eux-mêmes et le temps accordé à leur implication professionnelle a été dense et constructif.